Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Session
Recherche
Index des rubriques
Ailleurs sur Joueb.com
|
Des gouttes et des déserts jusqu'à la mer
Répondre simplement aux yeux qui s'approchent
--> tout simplement...
Mon 7 eme partageoème...
J'ai mis tout moi dans ce texte. -- Répondre simplement aux yeux qui s'approchent -- de mes nombreux dormeurs debout je guéris par le simple contact de tes chevilles vers le bout du chemin je me rends compte que je possède la nomenclature complète de tout ce dont on peut mourir mais parce que vos cercles manquent aux miens je vis plus encore que les plus vivants je défile au dernier rang de moi je vis d'un seul baiser de buissons rares et d'une bouche qui s'ouvre dans l'eau tous les cent ans je tombe avec tout ce qui tombe en tournant - j'ai tout vu et j'ai peur du trop bleu de la mer qui nous tire vers elle et ses enfants plus bleus encore- nous montons si haut que la neige se remet à fondre nous montons poussés par notre peuple et son orchestre d'ancètres nous montons à contresens à l'envers du grondement désoeuvré des pleurs venus de la cale des bateaux litres de soi que l'on vide en plein dans les yeux des vagues -j'ai tout vu et j'ai peur de ce qui pourrait vivre- j'imagine alors que tout ce soleil vient de nos cheveux versés tresses enroulées lacis de fêtes inégalement réparties le long des hommes et j'ai raison - j'ai tout vu et je dis que ce moment est femme- la mer tout en bas se cambre longue reine disposée comme elle peut coeur de petite différence entre ceux qui parlent et ceux qui nagent et des siècles après je tremblerai encore de ce début de vie en pleine mer et de la grotte grande ouverte à même ma forme d'eau ta silhouette secrète lovée loin dans la mienne je tremblerai pendant des siècles de cette montagne dans la nuit et son massif de rayons - j'ai tout vu et j'en brille encore- je tremblerai longtemps du poupon noir tant serré contre moi dans ce lieu des vagues au creux du continent que j'appelais nulle part dès le matin et maintenant arrivé en haut de mes bras qui bercent les cailloux ventre longtemps frotté contre le grand mur blanc ciel dur qui garde les hommes de tout connaître vraiment je garde ce que tu m'as dit de garder je garde la porte des cheveux qui poussent je garde le seuil aimé -j'ai tout vu et je suis encore là moi aussi- et du village vert tout en bas s'exhalent parfois quelques voix qui nous aiment et savent lire notre présent c'est bon d'être montés jusque là nos paumes sentent la myrte -l'épuisement est aussi un parfum tunique d'ombre et roses jusque dans les cheveux- il y a dans cet instant le simple bonheur d'entamer le monde comme un grand fromage rond qu'on se passerait de main en main et pourquoi la tristesse n'est pas suffisante pour tout arrêter ? et pourquoi notre île ne maigrit jamais ? me demandes-tu en nageant je ne sais pas quoi te répondre - j'ai tout vu et j'ai encore faim- je suis comme toi je plonge je suis comme toi j'arpente les remous sans bruit je suis comme toi je me recouvre de cette mousse animale immense sombre je ne sais pas je regarde le monde grossir et la mer déborder tu sais depuis toujours je ne fais rien d'autre que répondre simplement aux yeux qui s'approchent Ecrit par Salamandre, le Vendredi 28 Mai 2004, 23:15 dans la rubrique "Mon partageoème".
Commentaires :
|
à 07:48